L'histoire de mon père : le fils d'un sabotier
Nous sommes en 1918, fin de la Première Guerre mondiale. Les Allemands vaincus se retirent de notre pays. Les Flamands assistent à la retraite avec un triomphe à peine dissimulé. Cela vaut également pour Grote Rie, la sabotière, dont l'épouse Pharaïlde était alors « au travail » ; est pour son cinquième enfant. Big Rie préférerait reprendre là où il s'était arrêté avant la guerre et exercer son métier, celui de maître sabotier, avec quelques bonnes mains secourables à ses côtés. Peu de temps après la naissance de Wilfried-Arthur, qui s'avère être gardien, Grote Rie déménage avec sa jeune famille dans un atelier et une auberge près de la gare. C'est le début d'une nouvelle vie et d'un nouveau temps.
L'histoire de mon père est le récit de la vie d'un garçon pendant l'entre-deux-guerres. Le petit monde dans lequel vit Grote Rie, un village de la campagne flamande, est le reflet de ce qui se passe ou est imminent dans le grand monde (krach boursier, crise économique, montée du fascisme...) C'est une histoire pleine de contradictions : l'étroitesse d'esprit de l'Église contre l'ouverture d'esprit du sabotier indépendant, des parents émigrés en ville qui viennent chaque année à la foire pour montrer leur richesse mais luttent en silence contre le mal du pays. Mais c'est aussi l'histoire de l'honneur professionnel de l'artisan, d'une crise conjugale et de la perte d'un métier précieux et de l'incapacité de l'accepter.