Syndrome d'Icare : comment le triomphe américain produit une tragédie américaine
Dans Le syndrome d'Icare, Peter Beinart raconte une histoire aussi vieille que les Grecs : une histoire sur les séductions du succès. Dans des couleurs éclatantes, il dresse le portrait de trois générations extraordinaires : les progressistes qui ont entraîné l’Amérique dans la Première Guerre mondiale, dirigés par Woodrow Wilson, le fils du pasteur solitaire qui est devenu pour un instant ce qui se rapproche le plus d’un messie politique que le monde ait jamais vu. Les intellectuels de Camelot qui ont conduit l’Amérique au Vietnam – des hommes comme le général Maxwell Taylor, qui a cité Thucydide dans la version originale grecque, et Lyndon Johnson, qui s’est réveillé en hurlant de terreur d’être considéré comme faible. Enfin, George W. Bush et les conservateurs de l’après-guerre froide, qui croyaient pouvoir matraquer le Moyen-Orient et le libérer en même temps. Dans chaque cas, comme Icare, ces dirigeants ont fabriqué des ailes – un ensemble d’idées sur le monde. Au début, ils battaient doucement leurs ailes, mais à mesure qu'ils volaient plus haut, ils perdaient progressivement leurs inhibitions jusqu'à ce que, étourdis par le succès, ils s'envolent vers le soleil. Et dans chaque cas, de nouveaux dirigeants et penseurs ont trouvé la sagesse dans la douleur. Ils concilient l’optimisme américain – notre conviction que tout est possible – avec les réalités d’un monde qui ne se pliera jamais complètement à notre volonté, ce que Barack Obama et une nouvelle génération d’Américains doivent faire aujourd’hui…