L'homme portant la croix : dans la Cathédrale Notre-Dame d'Anvers
Pas d'église sans art, y compris la cathédrale d'Anvers. Quiconque visite aujourd'hui la cathédrale Notre-Dame verra de nombreux chefs-d'œuvre anciens, souvent réalisés spécialement pour l'église. La Lamentation du Christ de Quinten Metsijs marque la transition des retables traditionnels en bois aux retables peints. Cent ans plus tard, Rubens introduit la dynamique explosive du baroque avec sa Descente de Croix. Tous deux étaient nouveaux et progressistes à leur époque.
Mais au XXe siècle, le lien entre l’art contemporain et l’Église est devenu moins évident. Hormis quelques monuments et objets liturgiques, rien de nouveau n'est venu enrichir le patrimoine depuis le début du siècle dernier. En novembre 2015, la cathédrale d'Anvers accueillera une nouvelle œuvre d'art : la sculpture en bronze de Jan Fabre L'Homme portant la croix (2015) aura une place permanente dans la cathédrale grâce à un mécène.
Une œuvre de Fabre dans un édifice religieux ? Cela est peut-être moins surprenant qu’il n’y paraît. Fabre se décrit comme un sceptique spirituel. En quête de sens à la vie, il n’adhère ni à une religion ni à un système philosophique. Mais il s'ouvre à la transcendance qui élève la vie. Dans son œuvre, Jan Fabre puise dans les sources des traditions chrétiennes et religieuses. Comme tant de nos contemporains, il prend simultanément une certaine distance et reste le sceptique qui interroge et doute. Ce n'est pas un hasard si l'artiste met l'accent sur la recherche de l'équilibre lorsqu'il parle de son image : l'homme qui porte la croix est littéralement un exercice d'équilibre, tout comme la foi l'est aujourd'hui.
À l'aide de divers essais et de photos grand format, cette édition montre comment la recherche spirituelle de Jan Fabre est un « travail en cours », tout comme la recherche spirituelle des autres dans le passé et le présent l'était et l'est toujours.