Enfants de l'Ombre et du Safran : la vie dans les rues en Inde

* Un reportage émouvant

Le photographe Clem Willems et le journaliste Veerle Beel rendent visite aux enfants des rues en Inde

En collaboration avec Broederlijk Delen
« C'est la première enfant que je rencontre en Inde, même si j'ai failli la croiser par hasard ce matin-là. Adossé à un pilier, assis sur le sol dur. Une vieille femme la pousse à mon approche. Avec hésitation, Priya sort de l'ombre dans sa robe sale et pieds nus pour me donner tout ce qu'un enfant de cinq ans des bidonvilles indiens a : un sourire, deux mains jointes, un arc... et puis rapidement de retour dans les bras sûrs de sa grand-mère.
C'est une enfant trouvée. Ou plutôt, un produit de seconde main. Donnée, peut-être parce que c'est une fille. La vieille femme et sa famille sont très fiers d'elle : ils ne la lâcheront jamais.
Quelques heures plus tard, je suis choqué par leur cabane, adossée au mur extérieur de l'école où je loge. Pieds nus, escaladant des montagnes de détritus. Il y a beaucoup plus d’enfants maintenant, avec les cheveux en désordre et le visage sale. Je vois des montagnes de problèmes et mon voyage n’a même pas commencé correctement. Ils voient une Priya souriante qui rampait autrefois sur l'asphalte comme un chien battu. Elle pourra bientôt aller à l'école pour la première fois. Une petite chanson joyeuse des pauvres et fiers Indiens.