Nouveaux maîtres, temps difficiles

4 août 1914 : dans les semaines et mois qui suivent, des milliers de Belges fuient le pays, loin des violences de la guerre. Les zones frontalières sont inondées de réfugiés. Du pain, de la soupe chaude et un lit leur sont offerts par des mains hollandaises, françaises et britanniques. Pendant ce temps, d’autres maîtres prennent les devants dans les villes et villages occupés. Les temps seraient durs : après trois mois de guerre, il ne restait plus un gramme de blé abordable à vendre. Tout était rare, cher et rien ne pouvait être obtenu sans argent, beaucoup d’argent, bons d’achat et aide alimentaire en provenance d’Amérique.
Diane De Keyzer a grandi dans une famille où « il n'y avait pas encore de guerre » n'était pas une vaine affirmation. Fascinée par les histoires de ses grands-mères sur leur recherche de nourriture de guerre, elle a aussi commencé à les chercher elle-même : dans des journaux intimes, dans des lettres, dans des albums photos et des carnets de recettes. Mais aussi dans les notes et les œuvres des écrivains, peintres et dessinateurs de cette époque. Elle en découvre davantage sur l'usure et la contrebande, mais aussi sur la grande ingéniosité des mères qui écrivaient leurs recettes de guerre dans une tentative désespérée de nourrir leur famille.
New Masters, Lean Times offre un véritable trésor d'histoires et de photos de réfugiés, de frontières fermées et d'aide alimentaire massive... Même dans les plus petits villages de ce pays, on raconte désormais - cent ans plus tard - la guerre des gens ordinaires.
La journaliste Diane De Keyzer a déjà publié De Engeltjesmaaksters, Avec Madame aan Zee, La honte et l'effroi, La cuisine des maîtres et des servantes, Madame est servie.